Une premier baiser gravé dans la pierre.
1907, Brancusi taille son premier Baiser, qu’il installe au cimetière de Montparnasse sur la tombe d’une jeune Russe, suicidée à 23 ans par amour. C’est le début d’un manifeste, d’une opposition symbolique à l’approche de Rodin : Brancusi stylise, taille dans la masse, synthétise pour que le bloc devienne un symbole, à la fois moderne et primitif.
Tout au long de sa carrière, Constantin Brancusi en fait sa signature, un motif que l’on retrouve sur toutes sortes de supports.
2017, Antony Squizzato souhaite donner une résonance à ce lointain baiser, 110 ans plus tard. Le plasticien, fortement influencé par le Suprématisme et le Constructivisme des Russes Malevitch et Rodtchenko, travaille sur l’idée de fonctionnalité de la forme, et trouve dans l’œuvre de Brancusi un écho à cette grammaire visuelle qu’il utilise depuis 2015 : une recherche par l’épure, l’idée de tailler les formes dans la masse pour développer une puissance métaphorique, l’utilisation de contraintes graphiques, d’un cahier des charges que Squizzato a dénommé « le neue-constructivisme ».
C’est un pont entre la tradition et la modernité, et un refus de s’adosser aux diktats de mouvements figés.
Squizzato souhaite également donner une résonance à la notion de couple entre ces deux époques : des familles réduites à un petit noyau familial, un éclatement géographique, une dématérialisation des relations, de nouveaux moyens de rencontres, … la symbolique du couple a évolué, plus abstraite, plus fugace.